Allan wa salan ! Etes-vous venu pour affaires ou pour la poésie ? Bien sûr, c’est pour la poésie, pour la confiture de roses, le dessin ajouré des rosaces à double épaisseur des luths, pour les ouds antiques, pour les savants réseaux entrelacés des mosaïques de la Grande Mosquée DE Damas, la grâce élancée, unique, du minaret seljoukide de la mosquée d’Alep, les rondeurs toutes féminines des coupoles de hammam aux tétons durs de verre..., la toute douce chaleur des rifs de pain détachés à l’instant des parois brûlantes du vieux four, pour la découverte, plaisir unique, des contours réguliers des innombrables tells non fouillés qui s’élèvent au-dessus de la plaine verte ou rousse, selon la saison, entre Homs et Alep ; pour Palmyre qui flambe au petit matin et Apamée au coucher du soleil ; pour les chants des muezzins, même enregistrés, qui s’élèvent soudain des mosquées de Damas et vous réveillent, heureux, à l’aube.